!{static}/images/v1/jv/wanda/wanda-to-kyozou-6.jpg(Ceci est une porte (sisi).)!
Le cycle se répétera alors : parcourir cet univers et risquer la vie du héros virtuel dans des duels épiques et grandioses. Chaque bataille apporte son lot de nouveauté, aussi bien au niveau du colosse que du puzzle à résoudre pour le vaincre. Ils ne deviennent pas forcément plus durs, mais vous demandent de tirer profit de vos atouts et de les combiner de façon progressivement plus complexe pour arriver à la victoire. De Valus à Malus (noms de colosses), les seize idoles de l’Autel du Culte seront ainsi abattues une à une, pour finalement arriver à la conclusion. Venir à bout du jeu prendra entre dix et quinze heures de jeu (ndAniki : en prenant son temps…). Cette durée de vie est un peu allongée par toute une série de bonus. Finir le jeu une première fois débloquera un mode Hard. Le jeu propose de plus un mode Replay dans les deux difficultés, qui permet d’affronter les colosses en temps limité. On peut l’utiliser pour débloquer divers objets susceptibles d’aider dans la quête. Les amateurs d’ICO seront sans doute ravis de savoir que l’Épée de la Reine est disponible, mais il faudra une bonne dose de sang et de larmes avant d’y arriver. Explorer le monde peut aussi être un passe-temps, des pans entiers étant laissés de côté lors de la chasse au colosse. Il est par exemple possible d’escalader l’Autel du Culte jusqu’au jardin vu dans la séquence de fin alors que le jeu n’exploite vraiment que le grand hall de ce batiment.
Pour conclure, ce jeu ne marquera pas par ses prouesses techniques. Il ne touchera probablement pas le grand public car trop marginal. Il déplaira sans doute à certains, chose inévitable avec les titres expérimentaux de ce style. On pourrait sans trop se risquer lui prédire un destin similaire à celui de son aîné, celui d’un titre relativement peu connu, mais adulé par la plupart de ceux ayant eu la chance de s’y essayer. Et non sans raison : la mise en scène, l’animation, la cohésion du graphisme et la lente distillation du scénario plongent le joueur dans un émerveillement constant. Même près du bout du jeu, on se surprend encore à admirer un décor ou à se retrouver figé de surprise devant un colosse. Le jeu est loin de s’arrêter là, les phases de jeu à proprement parler ne sont pas en reste et on se laisse facilement prendre par la dimension épique des batailles. Dans un monde aseptisé et allergique aux prises de risques, les créateurs ont pris le parti de vraiment chercher à innover, à surprendre et à donner du plaisir de jeu au public. Autant d’éléments qui font de Shadow of the Colossus un tout, une expérience inoubliable qui se savoure avec délicatesse.
[1] | Il existe une polémique sur le nom du héros, la transcription depuis le japonais étant incertaine. Utiliser ワンダ tout au long de l’article pour mettre tout le monde d’accord aurait été assez lourd, j’ai donc décidé de garder Wander par choix personnel. Pour plus de détails à ce sujet, référez-vous à l’article anglais de Wikipedia. |