Deux articles aujourd’hui, c’est jour de fête. Dernièrement, je suis parti dans un trip daubes. J’étais déjà bien engagé mais les MALiens et plus particulièrement Mariem ont rajouté de l’huile sur le feu ce qui nous donne un sacré paquet de séries et films à chroniquer. La plupart ne valent pas vraiment qu’on s’étale dessus, ça sera donc très court.
Vu que je commençais vraiment à traîner je coupe en deux parties, ça me permettra de publier ces cinq premiers maintenant. Cosprayers, Chrono Trigger, Pugyuru, Pinky:st et Idol Fight Suchie-pai 2 attendront la prochaine fois. En passant, je constate que parler de ce que je regarde m’incite à m’arrêter au bout d’un certain temps pour éviter de trop me surcharger. Sans parler du fait que je suis limité en espace disque et qu’il faut bien garder les séries de côté pour les captures. Et du coup je commence à accumuler un backlog absolument monstrueux aussi bien en anime qu’en manga °_°
Ça faisait déjà un bon mois que je regardait des vieux films nazes mais jusqu’à présent je m’étais plutôt limité à ce qui me passait sous la main par le hasard des circonstances. Puis entre quelques séries bizarres chroniquées sur des blogs et la découverte de la section « Buried Garbage » d’AnimeNewsNetwork, j’en suis arrivé à exciter ma curiosité sur le fond du fond et me voilà à ranger la liste d’AniDB par ordre croissant de notes pour retenir les premiers noms.
Pour chacun, je rajouterai une appréciation pour indiquer si le sujet vaut qu’on le regarde ou pas en dépit de tous ses défauts. Cherchez donc la nuance entre nanar et navet.
Hametsu no Mars (OAV, 1/1)
On va commencer en beauté avec ce qui serait d’après cette fameuse liste, la plus mauvaise œuvre de tous les temps. Si vous vous posez la question, oui, ce truc est noté plus bas que le plus pourri des hentai. Et il le mérite entièrement. À ce stade on ne peut même plus parler de mauvais, les défauts crèvent tellement les yeux qu’on transcende les barrières de la médiocrité pour atteindre un statut à part entière. Le scenario n’est pas franchement terrible, une banale histoire d’invasion extraterrestre avec un rebondissement bien foireux rendu sur la fin.
Mais ce n’est pas elle qui pose problème, on a vu des séries avec des synopsis guère mieux écrits arriver à surnager au dessus de la moyenne. Ce qui coule vraiment cette OAV, c’est son exécution. La réalisation, enfin si on peut encore lui donner ce nom, est un curieux mélange de dialogues creux et mal doubles et d’une mise en scène d’une platitude simplement navrante. Rajoutons là dessus une fausse tension dramatique complètement ratée, une vaine tentative vers le gore avec une tête qui vole comme un bouchon de champagne et on arrive au résultat. Horrible, pire que tout, un « facepalm » quasi-continu du début à la fin alors qu’on pourrait presque voir entre les doigts l’épisode atteindre le fond du gouffre, continuer à creuser, ressortir de l’autre côté et poursuivre la course dans le cosmos. Le dernier commentateur quand je suis passé sur Crunchyroll avait laissé « Well, that was a special kind of suck ». Ce que j’approuve entièrement. Ou pour reprendre l’avis de Mariem, un singe trisomique sous LSD aurait fait mieux.
Facteur nanar : bon
Saishuu Shiken Kujira (série, 1-12+1/12)
Une autre série prise dans la liste AniDB, adaptée d’un jeu sûrement hentai mais j’ai pas été vérifier. WindSpirit a réagit assez rapidement quand je l’ai commencée pour me dire « Garbage also comes in episodes of five minutes. » Et il faut dire que les premiers épisodes sont particulièrement laborieux. Ils ont beau être assez courts, on s’emmerde, mais d’une force. Chacun a l’air dédié à une scène du jeu, et c’est un peu comme s’il tentait très maladroitement d’étirer une séquence à l’origine pensée pour durer une trentaine de secondes sur les cinq minutes.
Et le résultat n’est rien moins qu’atroce. Cinq minutes dédiées à observer une baleine dans le ciel et la poitrine démesurée de « bishoujo n°1 ». Puis cinq minutes dédiées à « loli n°1 » qui réveille le héros. Puis cinq minutes dédiées à admirer la culotte de « loli n°2 » pendue à un poteau téléphonique pour une raison obscure qu’on ne nous expliquera jamais. Invariablement, des plans fixes durant d’éternelles dizaines de secondes, des silences affreux rappelant ces tentatives maladroites de conversation où personne n’a rien à se dire. Chaque instant se fait douloureusement sentir alors qu’on entend son temps libre disparaître en hurlant comme si on venait de tirer la chasse d’eau.
Arrive alors l’épisode quatre. Toujours la même chose, mais vieux fou rire quand même grâce à une private joke bien involontaire.
Et oui, sur le coup, je me suis retrouvé dans la réaction du mec. Même si c’est pas le top du bon goût, c’était tellement choquant de voir quelque chose qui n’était plus une insulte à l’intelligence au bout de quinze minutes de calvaire que bon. Comme tomber sur un flaque d’eau au milieu d’un désert. Donc désolé Kao mais rendu à ce point on se raccroche vraiment où on peut XD
J’avais peur que la suite retourne à son ennui mortel mais bizarrement, le style complètement décousu a fait place à un arc à peu près cohérent où tout le monde part à la plage. Forcement oui, une bonne dose de fanservice pour le coup mais on le remarque à peine par rapport au reste, vu que l’humour prend une upgrade au passage, passant de pitoyable à sympathique. Et surtout, surtout, arrive notre sauveuse à tous. Yun-Yun. Un personnage décalé, sûrement pense à la base comme bouffon et comic relief. Mais à mes yeux, elle était surtout la personnification de mon opinion de la série, à ne jamais prendre les choses au sérieux, à toujours réagir aux antipodes du bon sens, et à parfois être étrangement genre-savvy.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Passé cet arc et un court passage en salle de classe à peu près potable, la série se réconcilie avec ses vieux démons et vire en prime au drama. Rendu à ce niveau-là, tout espoir est perdu pour de bon et on regarde la fin presque machinalement, ce serait quand même dommage de s’arrêter à deux épisodes de la fin.
Curieusement, l’OAV n’a strictement rien à voir en terme de qualité. Pas que je la recommande non plus, faudrait pas déconner. Mais quand on sort de l’archétype de la série ratée pour atteindre subitement le domaine du potable ça se sent et on en serait presque rendu à apprécier ce qu’on daigne nous offrir. Au lieu d’épisodes de cinq minutes, Progressive dure une solide trentaine de minute, propose une histoire cohérente un peu similaire a ef, pas vraiment prenante ou surprenante mais ça se laisse regarder.
Facteur nanar : moyen
First Kiss Monogatari (OAV, 1/1)
Une « recommandation » de Mariem, pour changer. Contrairement à ce que j’aurais cru en voyant le titre l’OAV commence par le baiser et en semble d’ailleurs fière, on se demande bien pourquoi vu le résultat. Au lieu de suivre les angoisses d’une lycéenne en quête d’amour, on suit donc les angoisses d’une lycéenne qui doute sur son copain. Supeeeer, merci les nuances pour élargir notre perspective sur de tous nouveaux horizons. Partant sur cette mauvaise excuse et ce semblant d’originalité, la romance tente de décoller en présentant le cousin bisho et un copain jamais là. Et n’y parvient en fin de compte jamais. On se fait royalement chier pendant tout le début, un peu moins sur la deuxième moitié quand les tourtereaux commencent à réaliser dans quoi ils s’enfoncent. Tant mieux pour eux mais moi rendu à ce point j’avais largement plus que comprit que j’étais en train de balancer mon temps par la fenêtre. Et ce n’est sûrement pas la conclusion fleur bleue a l’écœurement qui viendra repêcher ce naufrage, ou les vingt-cinq précieuses minutes de ma vie que je venais de perdre.
Facteur nanar : mauvais
Soukihei MD Geist (film)
Et encore une horreur tirée du Hall of Shame d’AniDB. Je commençais à en avoir marre du fanservice et des romances ratées après Saishuu Shiken Kujira et First Kiss Monogatari, MD Geist est tombé à point nommé en m’offrant une sorte de produit hybride à mi-chemin entre Terminator et Mad Max. Un super-soldat répondant au très poétique nom de Most Dangerous Geist sort de sa prison cryogénique pour réaliser que sa faction est en train de se prendre la raclée de sa vie. Et comme Geist est pas du genre à se laisser faire, ça va barder pour les méchants pas beau.
Déjà oui oui, c’est ça que veut dire le MD. C’est assez parlant sur le niveau du film d’ailleurs. Bien gore, avec un héros soi-disant humain qui réagit plus comme un robot qu’autre chose, nullifiant toute tentative d’identification. Le début laissait encore un peu d’espoir en donnant une petite impression de road-movie post-apocalyptique. Mais hélas, après une vieille ellipse complètement ratée, Geist part en guerre contre des ennemis sortis de nulle part pour contrecarrer des plans ridicules qui sentent bien lourd le manque d’imagination. Les nouveaux personnages se comportent n’importe comment, les figurants que l’histoire avait commencé à cultiver en nous laissant espérer du développement disparaissent en touche avec des mauvaise techniques scénaristiques quand ils ne se font pas simplement tuer. Pour terminer sur un combat à rallonge dont la fin se laisse désirer et une conclusion en queue de poisson.
Arrivé au bout, l’impression qui dominait le plus était l’incrédulité. Le film suit sur la quasi totalité de sa longueur la logique du héros bourru, incompris et pas si méchant que ça en fin de compte. Pour finir par se marcher sur la tête (et la mienne au passage) avec une fin complètement WTF qui sort de nulle part. Qu’est-ce que je viens de voir exactement ? Pas une œuvre avec la moindre idée sur comment gérer les attentes du spectateur, ça c’est sûr.
Facteur nanar : bon
Soukihei MD Geist 2 (film)
Après ce que donnait le premier film je suis parti dans la suite sans illusions. C’était pas plus mal, ça m’a au moins permit d’apprécier la surenchère. Je ne sais pas si l’équipe a réalisé à quel point son bébé précédent était raté mais le résultat est là. Sur cette suite, on croirait assister à une surenchère sur comment rendre le tout encore plus ridicule que le premier opus. Le gore en prend pour son grade et vire par moment au guro. On nous introduit un vrai sauveur de l’humanité, ce qui accentue encore plus la schizophrénie du film à insister à suivre notre plus-que-anti héros Geist. Qui laisse pour le coup complètement tomber toute tentative d’aider ses congénères, pour à la place chercher des combats et encore plus de combats. Parlons-en du sens du devoir, on se demande où il a bien pu disparaître, lui qui semblait gouverner ses actes l’épisode précédent. On a droit à une tentative d’explication qui sent plus l’excuse qu’autre chose. Les personnages en général sont encore une fois gérés absolument n’importe comment, avec une guest star du premier film qui décroche le pompon de l’inutilité. Un bon point quand même, cette fois on nous épargne les ellipses. Et on termine sur un final tout aussi ridicule que le premier. Mais au moins je savais à quoi m’en tenir maintenant.
Facteur nanar : très bon