J’avais parlé dans mes vœux pour 2009 d’une nouvelle arrivée dans le parc de consoles qui encombre mon appartement (un bien grand mot pour parler d’une PS2 rangée dans un carton et d’une N64 prêtée à mon cousin). Donc au cas où ça n’aurait pas été assez clair, oui je me suis payé une Wii pour Noël. Et deux ans après tout le monde, voici quelques impressions sur ce que j’en retiens après un peu plus d’un mois d’utilisation.
Pourquoi une Wii ?
Déjà, pourquoi une Wii ? C’est vrai, on peut se poser la question, après tout ce n’est pas les reproches qui manquent à son égard. En vrac, on retrouve souvent :
- Pas de support HD
- Pas de bons jeux
- Online merdique
- Susceptible d’être victime de la conspiration des OVNIs
Finalement, le choix s’est portée sur elle pour les raisons suivantes :
- Je voulais avant tout une console sympa pour jouer à deux, pour compléter une PS2 très sympa seul, mais à chier en multijoueur
- Avec l’écran de TV que j’avais, j’aurais eu l’impression de me faire avoir si je m’amusais à jouer à une console HD
- La Wii permet de jouer aux titres Gamecube et je suis complètement passé à côté de cette console
- Faute d’avoir jamais joué online, je n’avais pas l’impression qu’il me manquerait
- Oui la Xbox 360 Arcade n’est pas cher, mais je veux au moins une Premium et ça réduit tout de suite l’écart
Impressions sur la console
La découverte
La première impression n’a pas tardé, dès que j’ai récupéré le carton sur la grande pile à la Fnac en fait. Bordel, qu’est-ce que c’est lourd, je m’y attendais vraiment pas vu la taille de la boite. Rajoutez le câble RGB/YCbCr (selon votre TV), les Wiimotes et Nunchuks en rab, éventuellement les stations d’accu si vous n’avez pas envie d’entretenir un budget pile, un jeu vu que Wii Sports est ce qu’il est et j’avais l’air malin arrivé à la caisse, au moins j’aurais bien fait marrer la vendeuse. Donc un petit conseil, achetez-là en ligne ou ramenez quelqu’un pour vous aider à porter les sacs.
Tant qu’à parler de l’achat, parlons donc d’un point qui fâche à savoir le prix. Alors que Microsoft vend ses consoles pour maintenant moins cher que des PS2 si on prend en compte les diverses ristournes, les 250 euros de la Wii sont quand même une belle arnaque comparé à ce qu’on retrouve dedans. Et ce n’est certainement pas Wii Sports qui va aider à faire passer la pilule. Ajoutez à ça 60 euro fois trois pour avoir quatre couples Wiimote/Nunchuk alors que les manettes de 360 vous narguent juste en face à 40 euro l’unité et plus généralement tout ce qu’il faut acheter à côté pour avoir un ensemble à peu près complet.
Arrivé chez moi, la boite m’a surpris une deuxième fois en se révélant assez bien foutue. J’étais habitué à celles de la génération d’avant qui tenaient surtout grâce au polystyrène et qui prenaient beaucoup de place pour pas grand-chose. Celle de la Wii est beaucoup plus optimisée au niveau de l’agencement, ce qui m’a bien servi plus tard quand j’ai voulu la trimbaler. En giclant les pièces et bouts de papier inutiles j’ai réussi à caser dedans tous les nunchuks et la moitié des télécommandes, très appréciable pour ne pas voyager trop encombré. Le montage lui-même est sans intérêt, on a toujours affaire à console et ce n’est pas l’ajout de la sensor bar qui va complexifier plus que ça le processus. Le premier démarrage prend par contre un petit peu de temps avec tous les paramètres à entrer.
Une fois démarrée, on découvre le menu d’accueil. La Wii s’articule autour du concept de « chaîne, » chacune représentant un programme installé dans la mémoire de la console. Naturellement, plusieurs sont déjà présentes dès le premier lancement. Passons direct sur les chaînes photos (pour créer des diaporamas, super), news et météo qu’on essaie deux minutes pour les oublier aussi sec et sur la chaîne Disque dont l’utilité se résume à lancer les jeux. La chaîne Mii sert à se créer des avatars qui seront réutilisables ailleurs par la suite, pas indispensable mais c’est toujours marrant de les voir sur les jeux les supportant. Quelques autres sont proposées en option mais toutes sont très gadget. Je n’en ai finalement installé qu’une seule, celle de promo pour Nintendo qui permet de réutiliser la console comme station de démo pour DS. Reste Homebrew Channel dont le cas à part sera abordé plus loin.
Notons que si cet accueil est assez clean au début, ça vire rapidement au foutoir si vous deviez être pris de frénésie acheteuse sur la chaîne de shopping. Tout ce que vous installez s’ajoute en effet à la suite les uns des autres sans organisation, à vous de vous retrouver comme vous pourrez quand vous commencerez à atteindre plusieurs écrans de chaînes. Un peu de hierarchisation pour ranger tout ça n’aurait certainement pas été de trop.
À l’utilisation
Après avoir passé un petit moment à jouer, je remarque surtout que la console n’est pas faite pour un petit écran. Celui que j’avais lors de l’achat était un vieux cathodique de 15”, avec mes problèmes de vue j’avais pris l’habitude d’en rester très près pour ne rien rater sur les détails. Pas possible avec la Wii, qui demande au minimum entre cinquante centimètres et un mètre de distance du capteur infrarouge pour que la télécommande puisse pointer correctement. Évidemment le multijoueur ne s’en sort pas très bien non plus, même à deux c’était douloureux. J’ai senti la différence par rapport à l’époque de la N64 où même avec l’écran splitté en quatre on arrivait à jouer sur le même. Trop de détails à présent, c’est juste plus gérable. Finalement je me suis quand même fait avoir, HD ou pas.
Ce qui nous ramène donc à un autre point qui fâche, à savoir l’absence de support HD sur la console. Je me suis en effet débarrassé de mon vieux cathodique depuis pour me payer à la place un LCD HDTV 1080p et tout le tremblement. Et ça fait quand même mal de voir les jeux qu’on vient de se payer se retrouver affublés d’un effet d’escalier qui crève les yeux. La console propose un mode progressif (480p) une fois qu’on l’a branchée avec un câble YCbCr, mais ce dernier n’améliore que marginalement le rendu. Malgré tout, je suis plutôt satisfait du changement. Outre les avantages de la diagonale dont la taille respectable me permet enfin de jouer dans de bonnes conditions, le LCD a l’avantage de prendre beaucoup moins de place en profondeur, de facilement se ranger contre le mur et donc de poser beaucoup moins de problèmes dans ma chambre toute en longueur. Car tout l’espace gagné sur la profondeur de l’écran, c’est autant sur le recul nécessaire vis-à-vis du capteur infrarouge. Quand j’ai acheté la console, la TV était positionnée dans l’axe de la largeur et il fallait se plaquer au mur pour utiliser correctement les télécommandes. À présent on peut facilement recycler le lit comme canapé. N’empêche que je me demande s’ils produisent des LCD de grande taille optimisés pour des résolutions SD…
À part ça, je suis assez content d’avoir pris la peine de me payer des accus, même s’ils se draînent assez vite. Je me demande juste ce qui a bien pu passer par la tête des fabricants pour laisser des lumières aussi vives, tout le monde ne dort pas dans une chambre à part et je suis obligé de planquer ce foutu chargeur dès que je ne m’en sers plus. Quand même un peu chiant d’avoir à chaque fois à enlever la house en plastique pour qu’il puisse accéder aux accus, mais au moins il marche sans avoir à retirer la dragonne.
Niveau jouabilité, j’ai surtout utilisé la télécommande avec nunchuck ou la télécommande seule quand le jeu s’en contentait. Je n’ai pas eu trop à me plaindre des contrôles, je remarque juste que le haut-parleur sur la télécommande est assez inutile, la qualité du son est à peu près digne d’une GameBoy première génération, loin d’être agréable donc. Et en plus c’est pas terrible quand on joue au casque pour ne pas faire chier les voisins d’avoir ce machin qui gueule dès qu’on résout une énigme dans Zelda ou qu’on réalise une figure dans Mario Kart. Bref, c’est de la fonctionnalité qui a vite fini sur « Muet, » à peu près le temps que je trouve comment la faire taire.
Niveau online… Ça dépend beaucoup du jeu, mais au niveau de la console même, l’état des lieux est à peu près le même que pour la DS : franchement pas brillant. Quelques applications comme la météo tirent profit de la connexion, on peut mettre à jour le firmware en ligne, envoyer des Mii pour un concours et c’est à peu près tout. Pas de communauté, pas de profils, rien de comparable à ce qu’offre le XBox Live.
Impressions sur les jeux
Jeux Wii
Attaquons-nous donc au gros du morceau.
J’ai mentionné au début de cet article que j’ai surtout acheté cette console pour le multijoueur. Logiquement, les titres sur lesquels j’ai passé le plus de temps jusque là sont Mario Kart Wii et Super Smash Bros. Brawl. Le solo n’est toutefois pas en reste avec The Legend of Zelda: Twilight Princess, Super Mario Galaxy et No More Heroes. Et n’oublions pas Wii Sports, bien sûr.
Pour du multijoueur plus conventionnel, Mario Kart et Super Smash Bros sont présents comme sur toutes les consoles Nintendo depuis déjà un petit moment. Je ne pense pas que ça vaille le coup que je m’étale trop sur le sujet, on a affaire à la formule vu et revu de l’éditeur, prendre un concept éprouvé (la course, le combat) et en faire une version pas sérieuse pour un clou en réutilisant les personnages de la marque. Ces deux itérations n’apportent aucune surprise, se contentent d’améliorer sur l’existant ce qui n’est pas en soi un mal quand ce dernier est tout sauf mauvais. Je remarque quand même que certains se plaignent de la disparition des karts doubles introduits dans la version Game Cube de MK, mais n’ayant jamais trop joué à cette console, plutôt à la version Nintendo 64 de la franchise, je ne peux que constater un progrès dans la diversité offerte aux joueurs. Dommage que le mode solo de Smash soit par contre un vrai calvaire, recycler un jeu de combat comme un jeu de plate-formes n’est clairement pas l’idée la plus brillante qu’ils aient eu sur ce titre.
Cela dit, ce n’est finalement pas de ces jeux de groupe qu’est venu l’expérience la plus intéressante sur cette console, mais bien des jeux solo. Les réglementaires Zelda et Mario de la console sont des réussites totales, bien au-delà de ce que j’en attendais. Avec Super Mario Galaxy, Nintendo réitère une nouvelle fois l’exploit d’apporter une bonne bouffée d’air frais au monde des jeux de plate-forme avec un titre d’une originalité débordante dont on ne se lasse pas. J’avais l’impression de retrouver l’émerveillement que j’avais éprouvé des années avant en jouant à Mario 64. Quant à Zelda, Twilight Princess est tout simplement l’accomplissement de la voie lancée par les deux épisodes sur Nintendo 64 et m’a offert ni plus ni moins le meilleur épisode de la série auquel j’ai joué à ce jour.
Et les éditeurs tiers dans tout ça ? Eh bien on touche justement à un point qui fâche. Ils sont bien là, mais on évite de trop en parler parce qu’honnêtement on ne verrait pas trop la différence s’ils disparaissaient xD On l’a dit et redit, la console sombre dans les mêmes vices que la DS, le gros de son offre logicielle est constituée de titres sans le moindre intérêt développés en deux semaines par le stagiaire du moment. Ça et des suites de titres à licences. Qu’est-ce qu’il nous reste dans ces conditions ? Quelques cas particuliers comme No More Heroes et les jeux développés par Nintendo. J’espère que vous n’êtes pas allergiques aux plombiers moustachus et aux escrimeurs couleur salade.
Jeux Gamecube
Histoire de, j’ai voulu tester la rétro-compatibilité Gamecube en récupérant un titre que j’étais de toutes façons condamné à faire un jour, à savoir The Legend of Zelda: The Wind Waker. Je n’ai vraiment rien à redire, c’est enfantin, on branche la manette, la carte mémoire, on insère le disque et roulez jeunesse. Le jeu fonctionne à merveille, aucun problème de contrôle ou de bug graphique, merci la rétro-compatibilité matérielle. Le seul problème c’est le fil de la manette. J’en connais qui ont du mal à se faire au sans-fil, mais pour ma part c’est avec un grand ouf de soulagement que j’ai tiré une croix sur ces foutus câbles. Et j’ai du coup tendance à ranger la Wii à des endroits où je ne l’aurais jamais mise si j’avais été susceptible de la faire tomber comme au bon vieux temps. C’est marrant comme on oublie vite ce genre de réflexe né de mauvaises expériences.
Wii Shopping Channel (Virtual Console/WiiWare)
Nintendo propose un service pour acheter des jeux en ligne. Cette offre se divise en deux parties, la Virtual Console qui recueille les titres de vieilles consoles et WiiWare qui distribue lui des jeux spécifiques à la Wii. Et aussi une offre pour acheter des chaînes de services, dont l’utilité se résume à naviguer sur Internet et faire tourner des démos de DS.
Juste un petit mot sur l’interface de la chaîne d’achat, qui est disons le simplement à chier. Tout est dépendant du serveur et ça lag, ça laaaaaag. L’interface est poussive au possible, on sélectionne une option et on se tourne les pouces entre dix et trente secondes le temps que ça charge. Des fois ça plante complètement et évidemment pas de reprise sur échec, vous êtes bon pour vous retaper toute la procédure depuis le début. Heureusement le système est suffisamment solide pour que vos achats ne disparaissent pas d’un coup avec une déconnexion mal venue, mais c’est vraiment la moindre des choses quand on parle d’argent sonnant et trébuchant. Histoire de finir en beauté, le téléchargement final prend parfois une éternité et ce n’est pas l’animation avec un vieux Mario 8 bit qu’ils ont collé à la place de la barre de chargement habituelle qui va vous occuper bien longtemps.
Une note également sur un point qui m’a crispé à plusieurs reprises : entre l’écran du détail d’un jeu et la confirmation de l’achat, les boutons « ok » et « annuler » sont inversés, superbe idée qui m’a amené à plusieurs reprises à interrompre une commande. Le lag n’arrange évidemment rien au problème (et le cause en fait en partie, on clic par anticipation au mauvais endroit par agacement).
L’offre WiiWare ne m’a pas vraiment donné envie d’acheter, j’ai juste noté la présence de World of Goo, un titre dont j’avais beaucoup entendu parler. Il y aurait surtout à dire sur le jeu en lui-même, mais en restant sur la méthode de distribution, beaucoup moins. La seule distinction vraiment importante est que, surprise, vous n’avez pas à insérer de CD pour jouer et que le manuel est électronique.
Côté Virtual Console, il me restait 1500 points à gaspiller après m’être acheté mon titre WiiWare et j’en ai claqué 1300 pour récupérer The Legend of Zelda et The Legend of Zelda: A Link to the past. Pas de surprise à ce niveau, le rendu des jeux est exactement celui que vous aviez sur votre Snes il y a 15 ans. Qui est, soyons honnête, assez moche avec la résolution très limitée de ces vieux supports qui fait pixeliser à outrance. Je trouve ce choix un peu frustrant pour ma part alors que n’importe quel émulateur digne de ce nom propose un lissage des sprites, offrant par là un lifting très apprécié sur la plupart des titres. Et ne parlons même pas des possibilités de jouer en réseau. Du coup, au risque de me faire traiter d’hérétique, je préfère encore brancher mon portable sur la TV et faire tourner Snes9x dessus. Émulateur également disponible via HBC d’ailleurs, il faudra que je creuse la question.
J’ajouterai à tout ça que la manette de GameCube n’est pas terrible pour jouer à ces vieux titres avec sa croix excentrée et ses boutons dans tous les sens (moins problématique pour la NES qui n’avait que A et B). Il va falloir que je songe à me payer un contrôleur classique.
Bref, pas très convaincu par cette partie de l’offre.
Homebrew Channel
L’air de rien, la Wii est aussi une console où on peut facilement installer un petit bout de logiciel afin d’étendre les capacités de la console au-delà de ce qu’aurait voulu Nintendo.
On m’avait promis toute une montagne d’emmerdes, comme quoi ça serait archi-chiant, mais finalement j’ai presque été déçu. J’aurais dû m’en douter vu que le concerné m’avait un jour prouvé l’étendu de ses connaissances en informatique en tentant de brancher un câble réseau dans une prise USB, mais que voulez-vous ? Le Twilight Princess qu’on m’avait prêté était de la bonne série, j’ai juste eu à me payer la carte SD qui va bien, copier quelques fichiers dessus et exécuter le hack. Tout a fonctionné sans problème, sur une console sortie du carton il n’y a même pas deux semaines. J’insiste sur le fait que le plus compliqué dans l’histoire est de dézipper les fichiers au bon endroit. Il parait que le firmware 3.4 pose problème aux possesseurs de puces pour la lecture de DVD gravés mais ce n’est pas des fonctionnalités qui m’attiraient à la base.
Comment ça marche ce fameux Homebrew Channel ? Très simplement, vous lancez la chaîne, il vous affiche la liste des programmes installés sur la carte SD et vous lancez ce que vous voulez. Pour ajouter un programme, vous avez le choix entre le faire manuellement en récupérant vos applications sur le wiki, ou bien vous installez Homebrew Browser qui vous permettra de faire vos courses comme sur la chaîne de shopping de Nintendo.
Je n’ai pas exploré en détail les possibilités offertes par cet ajout, pas mal de trucs comme Mplayer n’ayant que peu d’utilité pour moi. C’est surtout la possibilité de jouer à des imports qui m’intéressait. L’application la plus populaire pour cela avait l’air d’être GeckoOS, je l’ai donc installée et utilisée sans problème majeur. Le No More Heroes US qu’on m’avait prêté a démarré du premier coup, reste que l’écran était teinté en rouge. Je n’ai jamais vraiment trouvé de solution pour ce problème, qui a juste disparu de lui-même quand je suis passé d’une connectique RGB à du YCbCr. Bref, sympa de jouer en region free sans freeloader. Faudra quand même que je teste si les imports de Game Cube passent également.