Un point essentiel pour apprécier, faire le deuil de son héritage. Même en sachant que le lien avec Xenogears et Xenosaga était très ténu, limité à quelques thèmes de fond, j’étais parti avec un minimum d’attentes vu la personne à la barre. Qui ont été allègrement piétinées par un scénario rempli de clichés et de bons sentiments comme seuls les japonais savent les faire. Ça se laisse regarder, mais c’est pas l’intérêt du jeu. J’attendais mieux de Takahashi sur ce point.
Cet intérêt, et de loin, on le trouve dans les annexes. Annexes qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment vu que la progression assume qu’on en a avalé un bon paquet avant de continuer, la seule alternative pour suivre la montée en niveau des ennemis étant un bon grinding des familles. Et je dois dire que si on aime c’est très vite addictif ces petits village vivants avec leurs nombreux NPC nommés qu’on voit vivre et évoluer les uns par rapport aux autres au fur et à mesure qu’on les aide dans leurs problèmes. Le tout dans un cadre somptueux, sur fond de musiques très agréables. Même si on aurait apprécié un bestiaire et une localisation plus précise de tous ces personnages (difficile de retrouver quelqu’un à Alcamoth ou Frontier Village). Internet et/ou une FAQ peuvent toujours combler ce manque, mais c’est pas non plus super pratique. Et ça fait surtout un peu tâche à côté de tous les efforts du jeu pour simplifier la vie.
Ce qui amène à un des plus gros problèmes du jeu à mon sens. Passé l’étape de Prison Island l’offre en annexes baisse drastiquement en qualité comme en quantité, s’appuyant à la place sur son scénario pas terrible pour maintenir l’intérêt. Ce qui amène à une sacré baisse de régime qui dure jusqu’à la fin du jeu, où s’ouvrent tout d’un coup un paquet d’annexes qui ravivent la flamme. Mais pourquoi si tard ?
L’autre soucis que j’ai eu, c’est les limites de l’IA. Beaucoup de frustrations avec Melia qui se contente de taper à coup de sceptre au lieu d’utiliser ses sorts (surtout qu’elle, on les voit au dessus de sa tête ceux qu’elle garde en stock), Sharla ou Reyn qui aggro/heal n’importe comment, Shulk qui sous-exploite la Monado. Autant de problèmes qui font souvent la différence entre passer un boss et mourir comme une merde. On ne sent pas trop le problème pendant la première partie vu qu’on est souvent en sur-niveau, mais dans la seconde la carence de quêtes change tout. Tout comme l’absence d’un système de script à la FFXII.
Bref, un très bon jeu malgré le manque d’intérêt du gros de la seconde partie avant que la flamme se ravive sur la fin. Seconde partie qui passe heureusement plus vite. Et comme FFXII à l’époque, je suppose qu’il ne s’adresse clairement pas à tous.