On peut pas dire qu’ils se soient trop foulés sur le gameplay, l’UI et le gros des capacités du personnage reprennent les concepts du premier épisode presque mot pour mot. On note quand même l’arrivée des anesthésiants qui fournissent quelques possibilités supplémentaires d’infiltration, d’autant plus importantes que cet épisode introduit une notation pour inciter le joueur à rester le plus discret possible.
C’est de loin l’ajout le plus significatif. Autant dans Codename 47 on pouvait sans trop de remords dégommer à peu près tous les gardes qu’on voulait de la façon dont on voulait tant qu’on restait discret, autant cette fois tout est compté. Les points évidents comme le nombre d’alertes ou les victimes collatérales, mais aussi tous les gardes, en dehors de la cible, jusqu’au nombre de balles tirées. Et les conditions pour atteindre le rang le plus élevé (Silent Assassin) sont très serrées, généralement de l’ordre d’un ou deux tirs et un ou deux gardes morts. Sous réserve de se prêter au jeu, ça ôte toute possibilité de traverser les niveaux comme dans un Metal Gear, en neutralisant les obstacles un à un. Pour mettre à la place l’accent sur ce style si particulier à Hitman, qui demande au joueur de se fondre dans l’environnement plutôt que de lutter contre lui.
La plupart des missions présentent une construction très correcte et répondent à peu près à tout ce qu’on pouvait attendre d’un jeu Hitman. Les niveaux sont complexes, non-linéaires et peuvent être approchés de plusieurs façons. De même pour l’assassinat des cibles qui va de la bonne vieille balle dans la tête à des “accidents” dépendants du contexte. L’IA des ennemis fonctionne relativement bien. Le seul (gros) bémol serait la mission “Hidden valley” qui présente deux gros défauts : des ninjas psychiques capables de percer un déguisement intégral cagoule comprise à 200m dans une tempête de neige et le script des camions dans le tunnel qui écrase parfois certains gardes d’un point de contrôle et provoque une alerte générale (l’IA considérant que tout cadavre est forcément de notre fait).
Au rang des regrets, on pourra mentionner les civils assez anecdotiques. Ils constituent rarement une variable qui mérite d’être prise en compte, on peut facilement finir avec les honneurs sans trop s’occuper d’eux. C’est d’autant plus criant dans les missions en milieu urbain qui montrent souvent des rues désertes habitées uniquement par quelques soldats isolés, où on peut se balader avec son fusil anti-matériel de dix kilos sans trop de remarques désobligeantes.
L’autre point qui dérange c’est le scénario. Sur ce point aussi Hitman 2 est le digne héritier du premier et cette fois c’est pas un compliment. Passé l’introduction on oublie très vite ce qui a bien pu s’y passer pour n’y revenir qu’aux deux derniers chapitres. Un thème récurrent se dégage bien des objectifs à accomplir, mais rien qui ressorte vraiment et donne l’impression que l’histoire aurait été traitée comme plus qu’une arrière-pensée rajoutée au projet en cours de route.
Mais tout ça n’est heureusement pas suffisant pour entacher un très bon bilan. Même pour une suite très conservatrice, Hitman 2 parvient à remplir son contrat avec des missions divertissantes et comble au passage certains défauts du précédent opus.