Histoire de rester dans la thématique des jeux à contenu politique, j’ai enchaîné de la parodie de régime totalitaire à un commentaire sur la surveillance généralisée. Orwell vous place aux commandes d’un tout nouveau système d’agrégation de contenus numériques pour faciliter le travail d’investigation de la police, le genre à donner des rêves pas très propres à tout ministre de l’Intérieur qui se respecte. Présenté comme vertueux à la base, quelques sécurité sont présentes pour en éviter les abus. La principale de ces sûretés est à la base du gameplay assez particulier de ce jeu, à savoir l’isolation entre vous, investigateur numérique offshore en dehors de la Nation, qui aura accès à la totalité de l’information, et l’agent des forces de l’ordre en charge du dossier qui nous intéresse, qui n’aura lui accès qu’aux bribes d’informations qu’on aura jugé assez pertinentes pour être ajoutées dans la base de données d’Orwell. La seconde, un peu plus anecdotique et servant principalement de ressort scénaristique, est de vous empêcher de recueillir des informations sans lien avec une liste de personnes déterminées comme cibles de l’investigation.
Pour mettre en application ce magnifique outil, on est immédiatement projeté sur un cas d’école à investiguer, à savoir un attentat terroriste. Quelques points de départ sont fournis, des dépêches de presse, un premier suspect basé sur la vidéo-surveillance et à partir de là le jeu laisse au joueur le soin de dérouler le fil à sa guise, d’abord dans des clous assez définis par votre partenaire, puis plus en autonomie. Les documents à parcourir sont assez variés, à la base plutôt publics comme réseaux sociaux, pages web en tout genre, mais on plonge très vite dans le vif du sujet avec conversations téléphoniques, messagerie instantanée, comptes en banque, ordinateurs, téléphones, enregistrements médicaux, j’en passe et des meilleures. Le fond n’est pas en reste et très vite le jeu commence à distiller son propos. D’abord sur des points assez évidents, comme la part de subjectivité et de jugement que vous laisse votre rôle, pour ensuite partir sur les faiblesses plus fondamentales du système.
Le découpage en épisode n’est pas trop mal fait, chacun présente une intrigue propre contenue qui fait également correctement avancer une trame générale pas trop mal faite, qui réussi à tenir en haleine le joueur et offre son lot de cliffhangers, dont j’admets ne pas avoir eu trop à souffrir, ayant joué au jeu après sa sortie finale. La thématique de la surveillance est abordée de façon certes un peu cliché, mais assez exhaustive pour valoir le détour, avec quelques twists intéressants à la fois sur le fond et sur la forme. Je rajouterais juste une dernière note sur la direction artistique assez plaisante et une UI agréable, assez important pour un jeu qui simule une interface de PC de bout en bout.